mercredi 31 octobre 2018

Le Grand Bain

Date de sortie: 24 octobre 2018

De Gilles Lellouche
Avec Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Benoît Poelvoorde

Genre: Comédie dramatique
Durée: 1h58

Synopsis:
C’est dans les couloirs de leur piscine municipale que Bertrand, Marcus, Simon, Laurent, Thierry et les autres s’entraînent sous l’autorité toute relative de Delphine, ancienne gloire des bassins. Ensemble, ils se sentent libres et utiles. Ils vont mettre toute leur énergie dans une discipline jusque-là propriété de la gent féminine : la natation synchronisée. Alors, oui c’est une idée plutôt bizarre, mais ce défi leur permettra de trouver un sens à leur vie...

Critique "presse": 8/10
Pour sa première en solo derrière la caméra, Gilles Lellouche signe un feel-good movie à la fois drôle et touchant. Ce film choral bien écrit autour d'un groupe de quadragénaires dépressifs (interprété par un casting cinq étoiles) qui va tenter de se remettre en selle à travers la natation synchronisée n'est pas sans rappeler les "Full Monty". Quelques passages à vide, mais dans son ensemble, "Le Grand Bain" est une des meilleures comédies de cette fin d'année.

Ma critique: 4/10
Les points positifs, c'est une comédie qui n'est pas une comédie familiale à l'humour de bas-étage et à la photo dégueulasse qu'on voit trop souvent, la bande-son est entraînante, les rôles féminins bons (j'y reviendrai). Pour le reste, le film est une déception.
La première heure du film où l'on nous présente les personnages et leurs situations est extrêmement poussive. Les personnages, justement, sont tous des énormes clichés de losers: Amalric est un dépressif au chômage dont le beau-frère (qui a un peu réussi) est forcément un connard qui va chercher à l'enfoncer, Anglade est un rockeur raté cherchant à regagner l'amour de sa fille qui a honte de lui, Katerine se fait persécuter par l'équipe de water-polo (la relation nerd/quaterback des lycées US)...
La deuxième heure est plus intéressante avec l'arrivée de Leïla Bekhti (la seule qui amène un peu d'humour) et plus rythmée avec l'entraînement pour la compèt' qui devient plus intense.
Le tout reste malgré tout très moyen, car un film choral, c'est suivre plusieurs personnages, et là, y'en a tellement que certains sont tout bonnement survolés (Alban Ivanov et Balasingham Tamilchelvan), et les autres ne sont malheureusement pas assez développés et la résolution de leurs problèmes est expédiée. Autre souci, les deux personnages les plus intéressants sont les deux persos féminins: Efira et ses problèmes d'alcool, Bekhti est son accident et la relation qu'elles ont toutes les deux, mais ce n'est malheureusement pas le sujet principal du film, qui se termine par un énorme happy-end bien lourd. Si on peut applaudir l'essai, ce "Grand Bain" se révèle dans l'ensemble décevant, parfois ennuyant, et pas très drôle.

lundi 22 octobre 2018

Venom

Date de sortie: 10 octobre 2018

De Ruben Fleischer
Avec Tom Hardy, Michelle Williams, Riz Ahmed

Genre: Science fiction, Action
Durée: 1h52

Synopsis:
Possédé par un symbiote qui agit de manière autonome, le journaliste Eddie Brock devient le protecteur létal Venom.






Critique "presse": 3,5/10
Recyclé de films de super-héros à la production tumultueuse, au montage bâclé, ce "Venom" est un spin-off qui cherche son identité entre film d'anti-héros badass à destination des adultes et énième blockbuster familial. Le résultat: un produit creux et raté ou même Tom Hardy peine à surnager. Le pire de ce que l'industrie hollywoodienne a à offrir.

Ma critique: 3/10
Les critiques ont tellement descendu le film que je n'en attendais rien de bien, ce qui m'a au moins évité toute déception. Et honnêtement... y'a pire. Passé une introduction et une mise en place laborieuse et qui laissé présager d'une purge, le film devient un concentré d'action à partir du moment où Venom apparaît, ce qui a le mérite (et c'est le seul) de faire passer le film rapidement sans s'ennuyer. Le fait que le film ne fasse qu'une 1h35 (annoncé 1h52, mais 16mn de générique!) n'y est pas non plus étranger.
Pour le reste, tout est effectivement raté! L'histoire est nulle, absolument pas originale et reprend tous les clichés éculés du genre, les rebondissements sont quelconques, attendus et mauvais, le montage bâclé, la photo pas ouf, les personnages sont des caricatures mal écrites et malheureusement pas sauvés par leurs interprètes (Tom Hardy et Michelle Williams sont nuls, leur couple ne fonctionne absolument pas). Et comme (presque) toujours avec les films de super-héros, la production s'en mêle pour nous imposer un film tout public, sans une goutte de sang ou une once de méchanceté. Pour un film sur un anti-héros censé être une énorme pourriture, on a droit à un film bien léger. Puis bon, un spin-off de l'univers de Spider-Man sans Spider-Man, ça la fout mal. Bref, encore un beau gâchis.

dimanche 21 octobre 2018

L'Ombre D'Emily

Date de sortie: 26 septembre 2018

De Paul Feig
Avec Anna Kendrick, Blake Lively, Henry Golding

Titre original: "A Simple Favor"
Genre: Thriller, Policier
Durée: 1h57

Synopsis:
Stephanie cherche à découvrir la vérité sur la soudaine disparition de sa meilleure amie Emily.





Critique "presse": 5,5/10
Paul Feig quitte ici la comédie pour s'essayer au mélange des genres. "L'Ombre D'Emily" oscille entre la comédie grinçante et le thriller policier, bien porté par la complémentarité du duo d'actrices, mais malheureusement desservi par un scénario à tiroirs aux rebondissements prévisibles et à une maîtrise de la mise en scène qui laisse à désirer.

Ma critique: 7/10
Paul Feig, réalisateur de l'excellent "Bridesmaids" et d'autres comédies potaches (nettement moins bonnes) change ici de registre. Il nous livre une bonne comédie noire, avec un beau duo d'actrices. Les deux premiers tiers du film sont vraiment très bons, que ce soit l'intro des persos et "l'amitié naissante" entre Stéphanie et Emily, la disparition de cette dernière et les questions soulevées ou même l'enquête menée par Stéphanie. Suspense, rebondissements et sourires sont au rendez-vous. C'est malheureusement dans son dénouement que le film pêche, partant dans le trop gros et le n'importe quoi, avec une mise en scène trop lourde plombée par de trop longues explications. Dommage car il y avait possibilité de faire mieux, mais le film reste une bonne petite surprise avec pleins de bons points: ses actrices, ses décors et costumes, et son excellente bande-son (Gainsbourg, Jacques Dutronc, France Gall y côtoient Orelsan et M.O.P.).

jeudi 18 octobre 2018

Leave No Trace

Date de sortie: 19 septembre 2018

De Debra Granik
Avec Thomasin McKenzie, Ben Foster, Jeff Kober

Genre: Drame
Durée: 1h49

 Synopsis:
Tom a 15 ans. Elle habite clandestinement avec son père dans la forêt qui borde Portland, Oregon. Limitant au maximum leurs contacts avec le monde moderne, ils forment une famille atypique et fusionnelle. Expulsés soudainement de leur refuge, les deux solitaires se voient offrir un toit, une scolarité et un travail. Alors que son père éprouve des difficultés à s'adapter, Tom découvre avec curiosité cette nouvelle vie. Le temps est-il venu pour elle de choisir entre l’amour filial et ce monde qui l'appelle ?

Critique "presse": 7,5/10
La réalisatrice de "Winter's Bone" revient avec cet attachant portrait d'une relation père/fille vivant en marge de la société. Un film sobre et touchant, porté par un duo d'acteurs remarquables plus que par son scénario, sans grandes surprises.

Ma critique: 6/10
Un "Captain Fantastic" version indé. Un père et sa fille vivent en marge de la société et vont finir par se retrouver confronter au monde moderne. Ici, le film est beaucoup plus en retenue, ne fait que suggérer les différences entre les deux mondes, et s'attache plus à la relation entre un père vétéran rongé par ses démons et sa fille adolescente. Quoiqu'un peu long et lent pour ce qu'il raconte, le film n'en reste pas moins beau et émouvant.

lundi 15 octobre 2018

Thunder Road

Date de sortie: 12 septembre 2018

De Jim Cummings (II)
Avec Jim Cummings (II), Kendal Farr, Nican Robinson

Genre: Comédie dramatique
Durée: 1h31

Synopsis:
L'histoire de Jimmy Arnaud, un policier texan qui essaie tant bien que mal d'élever sa fille. Le portrait tragi-comique d'une figure d'une Amérique vacillante.





Critique "presse": 7/10
A la fois scénariste, réalisateur, acteur principal et monteur, Jim Cummings, pour son premier film, nous livre une tragi-comédie loufoque sur les affres d'un flic complètement paumé. Grand prix du festival de Deauville, "Thunder Road" est une oeuvre atypique du cinéma américain indépendant, qui repose énormément, voire trop sur les épaules de son auteur, le film virant par moment au one-man show. Original, déroutant, mais parfois lassant.

Ma critique: 6/10
Le plan-séquence de la scène d'ouverture donne directement le ton. La suite du film est du même acabit et je me suis attaché à ce personnage de flic paumé. On suit avec intérêt les mésaventures de Jimmy Arnaud, entre le deuil de sa mère, son job de flic, et sa relation avec sa fille. Drôle, parfois touchant, il est juste dommage que Jim Cummings abuse des plans-séquences et des longs discours, faisant perdre du rythme au film. Un film indépendant US original.

mardi 9 octobre 2018

Les Frères Sisters

Date de sortie: 19 septembre 2018

De Jacques Audiard
Avec Joaquin Phoenix, John C. Reilly, Jake Gyllenhaal, Riz Ahmed

Titre original: "The Sisters Brothers"
Genre: Western
Durée: 1h57

Synopsis:
Charlie et Eli Sisters évoluent dans un monde sauvage et hostile, ils ont du sang sur les mains : celui de criminels, celui d'innocents... Ils n'éprouvent aucun état d'âme à tuer. C'est leur métier. Charlie, le cadet, est né pour ça. Eli, lui, ne rêve que d'une vie normale. Ils sont engagés par le Commodore pour rechercher et tuer un homme. De l'Oregon à la Californie, une traque implacable commence, un parcours initiatique qui va éprouver ce lien fou qui les unit. Un chemin vers leur humanité ?

Critique "presse": 8,5/10
Audiard réalise son premier film américain et s'essaie au western avec cette adaptation du roman de Patrick deWitt. Le résultat: un western atypique au scénario dense, où se mêlent humour et violence; un conte philosophique, sombre et fraternel superbement mis en scène, porté par un casting épatant. Une réussite.

Ma critique: 6/10
Premier film américain, premier essai avec le western, Jacques Audiard ne s'en sort pas trop mal. Il vient avec ses idées de mise en scène, ce qui a le mérite de nous éviter quelques clichés et d'apporter quelque chose de nouveau, même si j'ai regretté de ne pas retrouver certains codes du genre. Au final, un western sombre, violent, qui laisse une vraie place à la psychologie des personnages, grâce à l'interprétation d'un casting quatre étoiles autant qu'à un scénario bien écrit qui privilégie les dialogues à l'action, et qui part à contre-courant dans son dernier tiers. Quelques longueurs malgré tout, et une fin qui tend vers le happy-end et finit par s'essouffler. Autre point négatif, la bande-son, qui comme souvent avec Desplat, est plate et vite oubliée.

lundi 8 octobre 2018

Le Poulain

Date de sortie: 19 septembre 2018

De Mathieu Sapin
Avec Alexandra Lamy, Finnegan Oldfield, Gilles Cohen

Genre: Comédie
Durée: 1h37

Synopsis:
Arnaud Jaurès, 25 ans, novice en politique, intègre par un concours de circonstances l’équipe de campagne d’un candidat à l’élection présidentielle. Il devient l’assistant de Agnès Karadzic, directrice de la communication, une femme de pouvoir et d’expérience qui l’attire et le fascine. Sans l’épargner, elle l’initie aux tactiques de campagne, et à ses côtés il observe les coups de théâtre et les rivalités au sein de l’équipe, abandonnant peu à peu sa naïveté pour gravir les échelons, jusqu’à un poste très stratégique.

Critique "presse": 6,5/10
Pour son premier film, Mathieu Sapin, auteur de BDs, nous offre une comédie satirique sur les coulisses de la vie politique. Dommage que le film manque de férocité, malgré une Alexandra Lamy au top en méchante, des seconds rôles énergiques et quelques dialogues savoureux. Sympathique mais trop sage.

Ma critique: 5/10
Les expériences que j'ai eu avec les satires politiques m'ont plutôt bien plu jusqu'ici, que ce soit avec le film "In The Loop" ou la série "Veep". Je me suis donc laissé tenter, malheureusement ici, on est loin de ce niveau-là... Le gros défaut du film étant qu'il s'éparpille beaucoup trop sans jamais aller au fond des choses: il y a de bonnes idées mais qui ne sont jamais exploitées à fond (la relation entre la dir-comm et son assistant, le rôle de la journaliste de CNews,...) et du coup, on reste sur notre faim. D'autres idées, elles, sont totalement inutiles et n'apportent rien d'intéressant au propos (la petite copine partie au Canada, la mère du candidat...). Aussi, plus le film avance, plus il s'intéresse à l'assistant et délaisse la directrice de comm' (excellente Alexandra Lamy), pourtant nettement plus intéressante; et voit arriver quelques bons sentiments et une pseudo histoire d'amour qui n'ont rien à faire là. L'ensemble manque de rythme et de mordant malgré quelques répliques savoureuses mais bien trop rares. Quand on voit aussi le contexte politique actuel, il est dommage de ne voir aucun rapprochement fait avec dans le film. La tentative est appréciable, la réussite moins: au final, c'est beaucoup trop sage.